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Victoire de La France aux ISDE : L’analyse de Philippe Thiebaut et Fred Weill

Communiqués

Victoire de La France aux ISDE : L’analyse de Philippe Thiebaut et Fred WeillVoila maintenant 3 semaines que l’Equipe de France d’Enduro est rentrée du Mexique avec pour bagages 2 nouveaux titres mondiaux. Des semaines mises à profit pour savourer ces victoires et profiter d’un repos bien mérité. Cette période de calme était l’occasion parfaite pour rencontrer Philippe Thiebaut (Directeur des Equipes de France à la FFM) et Fred Weill (Entraineur National des Equipes de France) afin de décortiquer avec eux, à tête reposée, les raisons d’une telle domination des Equipes de France. Avant cela, et ainsi qu’il l’a souligné à l’occasion de la conférence de presse FFM du 24 novembre dernier, le Président Jacques Bolle tenait à saluer cette performance française : “La Fédération est particulièrement fière de ces 3émes titres consécutifs des Equipes de France. Cela démontre que la France est une terre d’enduro ainsi que la pertinence et l’efficacité de la filière fédérale. Bravo à l’encadrement et à l’ensemble des sportifs pour ces magnifiques victoires au plus haut niveau” Interview de Philippe Thiebaut (Directeur des Equipes de France à la FFM) : 3ème titre consécutif pour les français, et l’on constate cette année une domination bien supérieure aux éditions précédentes, quelle en est selon vous la raison?Ce qui est sûr, c’est que ce résultat est le fruit d’un travail très long et qui implique un grand nombre de personnes. On ne perçoit souvent que la partie émergente de l’iceberg, à savoir la performance des pilotes et des assistants. Mais en dessous se cache une réussite beaucoup plus globale de la Fédération Française de Moto. Cela entend le travail de tous les membres actifs de la discipline, les organisateurs du Championnat de France, les permanents de la Commission Enduro à la FFM, les éducateurs de zone, etc..Il y a environ 6 ans, il y a eu un virage important et la FFM a décidé d’appuyer sur l’accélérateur en terme d’enduro. Au regard de ce que pratiquait alors les Italiens ou les Finlandais, nous avons mis en place plus de m oyens pour améliorer l’encadrement, apporter plus de soutien logistique, un encadrement médical, etc.., et tout cela est monté en gamme jusqu’au résultat que l’on connait aujourd’hui. On a assisté durant ces dernières années à la genèse d’un esprit très collectif autour de l’enduro et à l’instauration d’une solidarité entre tous les acteurs de la filière. C’est cet esprit qui apparait pendant les 6 jours. Un autre facteur important est qu’à cette période charnière, le milieu de l’enduro a été porteur et a attiré des pilotes de la filière motocross, ce qui est encore le cas aujourd’hui. Le succès de ces “migrations” est rendu possible car la fédération est capable de mettre en place des programmes sportifs qui intéressent les pilotes en enduro et offre à ceux qui ont débuté leur carrière en cross de la poursuivre selon leur envie, vers l’une ou l’autre des 2 disciplines. Johnny Aubert et Antoine Méo sont, parmi d’autres, de très bons exemples de la synergie qu’il existe entre les 2 filières.Comment s’est vécue la compétition, en coulisses, à la FFM ?Plusieurs postes étaient mobilisés durant toute la période de la course. La cellule communication avait la charge de veiller à ce que le relais soit assuré entre les informations provenant du terrain et les différents médias ou partenaires. C’est un rôle très important pour que l’image de notre équipe soit diffusée le plus largement possible. Nous avions également sur le pont notre service juridique qui a été sollicité à plusieurs reprises pour assurer la gestion administrative des blessés avec notamment les déclarations d’accident, les relations avec l’assurance pour les rapatriements. Si dans nos équipes phares, il n’y a pas eu de problèmes graves, les équipes de club (3 équipes françaises, soit 9 pilotes, étaient inscrites en club) ont subi 2 blessures sérieuses qui ont nécessité chacune un rapatriement.A-t-on déjà les yeux tournés vers la Finlande à la FFM ?Oui, bien sur. La semaine dernière, au Mexique, Christophe Pineau a commencé à recueillir des informations intéressantes auprès des Finlandais, et nous sommes déjà en contact avec un hôtel susceptible de recevoir la délégation. On a également commencé avec le Président Jacques Bolle à travailler sur la question du budget. L’épreuve du Mexique représentait un très lourd engagement budgétaire. Le déplacement en Finlande devrait coûter moins cher mais la maîtrise de nos dépenses est toujours un sujet qui demande une gestion rigoureuse, particulièrement dans cette période de crise. Et même si nos bons résultats justifient les aides que nous recevons, boucler les budgets n’est pas une mince affaire. Il ne faut pas perdre de vue que les premiers partenaires de ces événements, ce sont nos licenciés et les organisateurs d’épreuves en France. C’est avant tout grâce à eux que la fédération vit et peut s’engager sur ces projets.Question plus anecdotique, que devient le trophée des vainqueurs durant l’année ?C’est une question intéressante car c’est un débat récurrent avec la FIM. C’est un très vieux et précieux trophée qui commence un peu à s’user. La FIM a dans l’idée d’en réaliser des copies pour les fédérations et de conserver la coupe originale afin de la préserver. Ce n’est pas encore fait, alors pour l’instant le trophée est entre nos mains et nous avons la charge de le faire graver. Interview de Fred Weill (Entraineur National des Equipes de France) : L’équipe de France a gagné en imposant une grosse domination. Au-delà de la performance individuelle, quels sont selon vous les secrets de cette réussite?C’est tout d’abord, selon moi, le résultat d’une exception française, l’implication de l’Etat dans l’organisation du sport. Celui-ci s’implique et donne, par le biais de subventions publiques, des moyens financiers aux fédérations, ce qui n’est pas forcément le cas chez nos voisins. Et ces moyens, en tout cas pour ce qui concerne l’enduro, sont mis à disposition par la Fédération Française de Moto pour amener des avancées concrètes sur le terrain. Cette année, nos pilotes ont bénéficié de tout ce qu’il fallait en terme de préparation en amont de l’événement, en terme de logistique ou encore de soins. Grâce à ce support, nos équipes ont pu se présenter à cette compétition dans les meilleures conditions possibles. On avait donc une équipe qui compte les meilleurs pilotes mondiaux, capables de travailler en cohésion et bénéficiant de conditions parfaites pour exprimer leurs talents, voila la recette.Vous êtes impliqué au quotidien au sein de l’EEAT-FFM, quel est son rôle dans la victoire?Je parlais de moyens financiers tout à l’heure, mais il faut bien évidemment évoquer aussi les moyens humains mis en place. Le partenariat développé avec la FFM dans le cadre de l’Equipe d’Enduro de l’Armée de Terre – FFM en est un bon exemple. C’est une structure qui est au contact de la discipline toute l’année, en engageant des pilotes sur le Championnat de France et le Mondial. Même si les pilotes portent des couleurs différentes durant la saison, le stand de l’EEAT-FFM est souvent un point de ralliement pour le “clan” français et c’est dans ces moments que se construit cet esprit d’équipe, bien avant la date de lancement des 6 jours. En plus, une partie du staff pour les ISDE est issue de cette équipe, ils connaissent donc toutes les ficelles, connaissent les pilotes, c’est plus facile.L’équipe comporte de plus en plus de pilotes issus de la filière Motocross, quel est votre avis sur cette tendance?Le motocross est la discipline la plus proche de l’enduro, c’est pourquoi je garde bien évidemment un oeil sur ce qu’il s’y passe. Cependant je ne cherche pas forcément à y recruter. Je crois qu’un pilote de cross doit vraiment être prêt mentalement pour se lancer en enduro. Des pilotes comme Antoine Méo ou Johnny Aubert ont sauté le pas avec le succès qu’on leur connait. Et s’ils ont pu y arriver, c’est aussi parce que la filière motocross et celle de l’enduro fonctionnent selon les mêmes schémas. Cette culture, inculquée par la FFM, axée sur la formation, sur l’apprentissage des techniques de pilotage, accompagne les pilotes français depuis leurs débuts. Quand j’ai fait la connaissance d’Antoine Méo, il roulait dans l’Equipe de France de Motocross menée par Jean-Jacques Bruno. Le retrouver quelques années après en équipe de France d’Enduro, c’est sympa. C’est un bel exemple de l’accompagnement des pilotes par la FFM et de la transversalité des filières.Comment envisagez-vous la prochaine édition?Rouler en Finlande impose malheureusement un calendrier peu favorable. L’épreuve devra se courir en plein mois d’août, alors que les championnats (Championnat de France et Mondial) ne seront pas terminés. Cependant, l’engouement qu’il y a eu autour de l’équipe durant notre semaine mexicaine a été tel, que je vois mal comment les pilotes pourraient ne pas souhaiter aller défendre leur titre. D’autant qu’aller battre les finlandais sur leur terrain représente un véritable challenge, les pilotes en parlaient déjà entre eux le samedi soir….. Ce sera aussi un challenge pour les filles qui rencontreront de nouveau les suédoises. Si l’équipe suedoise n’a pas réalisé une bonne performance au Mexique, sur un terrain qu’elles connaissent bien et motivées par une épreuve quasiment à domicile, elle sera difficile à appréhender. En vue de cette échéance, nous allons continuer notre préparation cette année en accentuant un peu sur le pilotage sable et les terrains défoncés, tels que ceux que l’on trouvera là-bas. Concernant l’équipe, le mois d’Aout est encore loin, mais il est clair que le profil de nos pilotes trophée de cette année présente les qualités nécessaires pour les terrains nordiques.