Championnat de France Enduro – Brioude (Samedi)
L’avant dernière marche: Un samedi à Brioude pour le championnat de France. Oubliée la traitre poussière de Peyrat-Le-Château, les pistes ont été arrosées par des averses régulières les jours derniers, le terrain est parfait. La mise en route aura été toutefois délicate: 0 degrés au départ, un sol glacé, et des spéciales très glissantes au premier tour.
Le tracé reprend quelque peu celui de 2008, date du dernier passage du France à Brioude. 3 spéciales banderolées très typiques. Quoi de plus logique dans une région considérée comme le berceau de l’enduro? Et les deux locaux de l’épreuves Julien Gauthier (KAWASAKI) et Manu Albepart (BETA) auront pu montrer à l’envie leur habileté sur ces spéciales herbeuses.
Mais la journée fut au final très orangée: KTM termine le samedi avec 2 nouveaux titres nationaux en poche. Une pluie de champagne sous l’auvent de la firme Autrichienne qui vient couronner une saison quasi-parfaite.
– Catégorie E1
1 mois après sa petite erreur, une pénalité pour non-arrêt à un CP, qui lui avait coûté la victoire à Peyrat, Antoine Meo (KTM) veut boucler sa saison sur une bonne note. Avec 30 points d’avance, il est quasi assuré du titre. Mais sa petite 125 2T est à la peine sur les spéciales très glissantes du premier tour. Meo roule en mode Diesel, et voit un revenant prendre les commandes.
Marc Bourgeois (YAMAHA – EEAT) retrouve enfin le France après 5 mois sans moto suite à sa lourde blessure en Espagne. Et sur ces spéciales plus roulantes que techniques, il impose d’entrée un rythme soutenu, remportant 2 des 3 premiers chronos. Sur l’herbe détrempée par la rosée, il lutte un temps avec Fabien Planet (SHERCO). Mais le champion de France en titre décroche rapidement, laissant seul Bourgeois et Méo en découdre en tête.
La journée avance, la température grimpe, les spéciales se creusent. Et Antoine Meo accélère. Dans le dernier tour, le triple champion du monde enchaîne les bons chronos pour coiffer au poteau Marc Bourgeois, en manque de roulage. Moins de 5 secondes séparent au final les deux hommes. Rodrig Thain (HM HONDA) est 3ème.
Une 7e victoire cette saison qui assure au provençal le titre de champion de France E1. Son 3ème titre national consécutif. Comme Bellino, il réalise un triplé d’envergure: champion du monde individuel, par équipe et champion de France.
Classement E1
– 1/ Antoine Meo – 47:22.916
– 2/ Marc Bourgeois – 47:27.831
– 3/ Rodrig Thain – 47:39.131
– Catégorie E2
Les E2, la catégorie la plus serrée. Rien n’est joué entre Jérémy Tarroux (KTM) et Pierre-Alexandre Renet (HUSABERG), 6 points seulement séparent les deux hommes. À une semaine de livrer la lutte finale pour le titre mondial, Pela peut difficilement prendre tous les risques, il se retrouve rapidement distancé, calé en 3ème position.
À l’avant, un homme impressionne: Julien Gauthier (KAWASAKI) signe 3 des 4 premiers temps scratch. Les E2 ouvrent la route, Julien s’élance systématiquement le premier. Et sur un terrain vierge, il est intouchable.
Forcement, son rythme baisse dès lors que les spéciales se creusent. Dans les ornières, le plus véloce se nomme Jérémy Tarroux. Très régulier, il ne fait aucune erreur, et est excessivement rapide dans le dernier tour. Il n’est plus qu’à une seconde de Gauthier avant la dernière spéciale du jour. Un dernier chrono parfaitement maîtrisé pour une victoire à l’arrachée et ô combien importante dans l’optique du titre.
Pierre-Alexandre Renet termine 3ème et est désormais derrière au classement général. Tout se jouera demain lors de l’ultime journée.
À noter la belle 4ème place de Nicolas Deparrois (KAWASAKI) passé des E1 aux E2 et qui faisait ses grands débuts dans la catégorie.
Classement E2
– 1/ Jeremy Tarroux – 47:00.334
– 2/ Julien Gauthier – 47:04.100
– 3/ Pierre-Alexandre Renet – 47:24.627
– Catégorie E3
Il roulait chez lui, sur ses terres, et était décidé à tout donner ce week-end. Et Manu Albepart (BETA) a bien failli réussir un coup de maître. Il réalise l’une de ses plus belles journées sur le France cette saison, remportant 3 chronos. Le pilote Beta s’est même provisoirement installé en tête lors du premier tour.
Mais derrière, Christophe Nambotin (KTM) a haussé le rythme. Il remporte 4 spéciales de rang pour reprendre les commandes de la course. Avec le titre national en ligne de mire, hors de question pour Nambot’ de laisser filer une 7e victoire cette saison.
Il s’impose finalement pour 17 secondes, et s’adjuge une 4ème couronne nationale consécutive. Christophe Nambotin est bien aujourd’hui le pilote le plus rapide du monde. Il a tout gagné cette année: le mondial, les ISDE (signant au passage le scratch), le France et le Trèfle Lozérien .
Classement E3
– 1/ Christophe Nambotin – 47:18.788
– 2/ Emmanuel Albepart – 47:36.121
– 3/ Sébastien Guillaume – 48:29.693
– Catégorie Junior
L’homme fort de la catégorie, Mathias Bellino (HUSABERG), a terminé sa saison sur le France. Une mauvaise chute dans la SP2 au 2ème tour l’a contraint à l’abandon: touché à la tête, sonné, il a préféré ne pas prendre de risque et se retirer. Il ne prendra pas le départ dimanche afin de se préserver pour la finale du championnat du monde en France la semaine prochaine.
La victoire s’est finalement jouée de haute lutte: Romain Barberger (YAMAHA) devance d’un souffle Julien Jagu (YAMAHA). L’ancien crossman confirme week-end après week-end. 3ème, Guillaume Gagnoud (YAMAHA). Derrière le champion Bellino, les places d’honneurs restent à distribuer lors de toute dernière journée dimanche.
Tous les pilotes ont bien sur une forte pensée pour Kevin Rohmer (YAMAHA – EEAT), grand animateur de la catégorie, blessé aux ISDE, et actuellement hospitalisé en Allemagne.
Classement Junior
– 1/ Romain Barberger – 49:43.473
– 2/ Julien Jagu – 49:46.445
– 3/ Guillaume Gagnoud – 49:50.425
– Championnat constructeur
Avec 3 victoires, plus 2 titres nationaux, KTM a frappé un grand coup ce samedi. Avec en prime coté Husaberg l’abandon de Mathias Bellino et la 3ème place de Pierre-Alexandre Renet, le sort du championnat constructeur a sans doute été scellé ce samedi.
Une météo clémente, un tracé typique enduro, deux titres et du suspense: un beau samedi à Brioude. Et le public, connaisseur, ne s’y est pas trompé. Les spectateurs se sont déplacés en masse dans les spéciales, dès le petit matin et malgré les gelées. La pluie devrait s’inviter dimanche, mais ne pourra perturber le spectacle, et cette lutte annoncée en E2. De quoi clôturer la saison 2012 en beauté.