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Interview Philippe THIEBAUT

Communiqués

Les 6 jours se sont achevés avec une domination de la France. Côté sportif, les Equipes de France menées par Fred Weill rapportent 2 médailles d’or pour les Trophées et les Féminines et 1 médaille d’argent en Junior. C’est donc un bilan positif après ce doublé historique comme l’an dernier en Grèce. Derrière ces victoires, les “hommes de l’ombre” contribuent activement à ces victoires. Philippe Thiebaut, directeur des Equipes de France nous parle des coulisses et revient sur les performances des Français. Retour triomphant des Equipes de France, quel bilan tirez vous ?C’est un résultat extraordinaire, l’émotion avait été extrême l’année dernière puisque c’était la première fois que la France remportait les 6 jours hors de France en dominant l’épreuve de bout en bout. A l’issue de ces 6 jours on peut dire que l’enduro Français a marché sur la tête de toutes les équipes et sans mépris pour les autres nations, on a les meilleures équipes et les meilleurs pilotes au monde, les français dominent l’enduro mondial, on a plus qu’à demander aux pilotes de confirmer encore l’année prochaine mais je pense que ça va être le cas.Que voudriez-vous transmettre comme message aux pilotes et à l’encadrement suite à ces performances ?Ce que doivent retenir les pilotes et l’équipe, c’est que la réussite sportive a était possible grâce à un très fort esprit d’équipe et la solidarité dans le groupe, ils ont pallier aux défauts des autres ou à des baisses de performances. Les 6 jours d’enduro c’est véritablement une compétition d’équipe, du cuisinier au chauffeur, des pilotes aux mécanos en passant par l’encadrement et le médecin et la réussite passe par la confiance qui passe entre toutes ces personnes, c’est ce lien social qui détermine la performance finale. Il faudra se rappeler cela dans les jours où ça ira moins bien parce que inévitablement on aura des difficultés un jour ou l’autre, ce qui nous fera rebondir c’est de resserrer les liens et de rien fragiliser entre les personnes. Je tiens à féliciter toute l’équipe chaleureusement.Mr Thiebaut, on parle souvent des résultats sportifs mais qu’en est-il de l’envers du décor, comment s’organisent les 6 jours ?Les 6 jours, c’est la manifestation la plus lourde en terme de logistique pour la fédération. C’est entre 45 et 50 personnes à déplacer et qui sont en autonomie totale y compris la restauration pour laquelle nous avons nos cuisiniers et serveurs. L’organisation des ISDE est un travail réparti sur l’année, à titre d’exemple, j’ai réservé les chambres d’hôtels pour le Mexique et je suis en train de négocier avec les organisateurs les préalables à la logistique pour les containers, etc … c’est vraiment une manifestation lourde à organiser mais c’est passionnant. Au siège de la fédération c’est plusieurs personnes qui ont en charge ce dossier.Avant de vous occuper des Equipes de France vous aviez en charge l’Equipe de France d’équitation, quel parallèle faites-vous ?Effectivement c’est une expérience de 14 ans à la Fédération Française d’Equitation et j’étais directeur technique national pour les JO de Sydney. Je ferai la différence entre un sport olympique et un sport qui ne l’est pas comme la moto. Les JO ont lieu tous les 4 ans et le rythme sportif va créshendo. A contrario, sur des sports mécaniques, tous les ans, les objectifs sportifs sont très durs, très difficiles avec des championnats du monde qui sont aussi important les uns après les autres chaque année, le rythme est beaucoup plus soutenu sur le plan sportif. Côté organisation, on retrouve les mêmes défis à relever pour mettre les sportifs dans les meilleures conditions possibles pour atteindre les objectifs. Dans les deux cas ce sont des sportifs de haut niveau qui sont dans la souffrance, qui donnent le meilleur d’eux mêmes avec un même environnement comprenant des kiné, des préparateurs sportifs, des médecins … C’est tout à fait comparableDoit-on ces résultats au travail accompli au sein de la filière enduro ?Oui mais pas seulement. La première des choses s’explique par la qualité de l’encadrement, aujourd’hui on a une équipe de trois entraîneurs avec le patron qui est Fred Weill entouré par Fred Lambert et Pierre Marie Castella. Ce sont des personnes unies qui travaillent en même temps, qui ont un investissement personnel qui va au-delà de ce qu’on attend en général d’un salarié, ils ont un engagement sincère et passionné qui leur permet de donner à la fédération bien plus que ce qui est exigé. A la réussite de la filière enduro je voudrai parler aussi de la réussite du minivert en motocross qui permet un accès à nombreux pilotes que l’on retrouve plus tard en cross bien évidemment mais aussi en Enduro. On assiste à un transfert des compétences acquises en cross vers l’enduro. Grâce au travail effectué dès ce plus jeune age et l’implication de la FFM on arrive à ces beaux résultats obtenus ces dernières années.Comment avez-vous vécu les forfaits de pilotes tels que Guillaume et Aubert fer de lance de l’équipe trophée ?C’est une déception sur le plan sportif, mais l’expérience que j’ai dans le sport de haut niveau me rappelle que c’est aussi la règle du jeu. On essaie d’avoir les plus belles équipes, les meilleures à tout moment pour gagner les plus grands titres. En fait, on passe aussi beaucoup de temps à être capable de prendre des décisions, d’arbitrer, d’improviser parfois et de chercher à obtenir les meilleurs résultats avec les sportifs disponibles, eux-mêmes avec les moyens qu’ils ont. Je me souviens de Seb Guillaume en Nouvelle Zélande avec le pied cassé faisant le cross final dans une souffrance magnifique c’est aussi cela le sport. On a gagné sans eux, mais en pensant à eux.